Parlez-nous du toastage. Quel est l’intérêt des graines toastées par rapport aux graines classiques ?
Les graines toastées, comme elles sont cuites, sont plus digestibles. Les animaux vont mieux la valoriser. L’aliment a donc un meilleur indice de consommation, il y a moins de perte.
Le toastage consiste à chauffer la graine sur une courte durée : elle passe dans un four, en continu. Nous faisons circuler un flux d’air chaud à environ 280° pendant une dizaine de minutes (suivant les process). Chimiquement, ça provoque « la réaction de Maillard ». [En 1911, le chimiste Maillard a découvert, qu’en cuisant des aliments, les protéines devenaient plus digestes (pour faire très simple).]
Nous limitons les pertes entre 30 et 40 % pour les ruminants qui mangent des graines toastées. Sur les volailles ou les porcs on monte jusqu’à 70 % en valorisation (alors que donner cru à un cochon, il n’en valorisera que 20 à 25%).
Quelles graines peut-on toaster ?
Toutes les graines peuvent être toastées, il n’y a pas de limites. Cependant le toastage ayant un coût, il faut que ce soit économiquement viable. En production conventionnelle, toaster une graine de céréale est intéressant mais limité à la hauteur du coût du process. En bio, comme les graines ont une valeur marchande plus importante, forcément quand nous toastons, le bénéfice est plus important.
Nous toastons principalement des graines – BIO ou C2 – d’oléagineux, de protéagineux (soja, lupin, féveroles, pois) ainsi que des céréales, souvent des mélanges (triticale, orge, blé avec des pois ou des féveroles).
D’où viennent les graines ? Comment les choisissez-vous ?
Notre approvisionnement est exclusivement français. Tout ce qui est céréales, c’est local : Poitou-Charentes, et Vendée (en Pays de Loire). Les graines de soja viennent de notre région, en particulier du Sud Ouest.
Depuis combien de temps avez-vous le toaster ? Y a-t-il eu une progression dans l’utilisation ?
Nous avons acheté le toaster en 2016. À l’origine, en Gâtine, nous produisons beaucoup de lupin. Nous savons que les graines cuites toastées sont mieux valorisées que les graines crues. Donc il fallait que nous trouvions une solution pour les valoriser. De plus, nous connaissons les établissements Mitteault qui produisaient leurs graines de soja et là aussi, il fallait trouver un moyen de les valoriser. Ils ne souhaitaient pas faire l’investissement « toaster » parce que c’était un coût trop important.
Donc le point de départ c’est le lupin de Gâtine et le soja de la maison Mitteault. Dès que nous avons commencé en 2016, nous avons eu une forte demande en agriculture biologique. Nous avons donc été certifiés BIO pour pouvoir toaster les graines bio ou C2. Et nous avons démarré notre activité avec Active Bio.
L’idée étant d’être dans une logique de développement durable. Autant que la graine soit produite dans la région plutôt que d’aller acheter du tourteau de soja indien, chinois…
Nos graines toastées ne partent pas à l’étranger. Il y a une demande en France et nous honorons cette demande française.
Êtes-vous satisfait de l’investissement « toaster » ?
Quand nous avons investi dans le toaster, l’objectif était de faire 700 tonnes par an et là nous sommes partis pour faire 4500 t. Donc nous voyons bien que la demande a augmenté ! Et puis notre politique c’est de faire de la qualité. Toujours avec les objectifs développement durable, autonomie de nos éleveurs, développement de notre région.
Quel partenariat avez-vous mis en place avec ActiveBio concernant la graine toastée ?
Nous avons contacté nos éleveurs, mais pour pouvoir toaster de la graine en quantité, il fallait la trouver! Comme ActiveBio est un acteur important du marché de la graine, il nous approvisionne en graines, principalement de soja et de féverole – bio ou C2- un peu de céréales quand il y a de la demande. Nous toastons et eux commercialisent cette graine toastée.
C’est un réel partenariat qui fonctionne bien.