La FNAB, la fédération nationale de l’agriculture biologique, représentant les producteurs bio, monte au créneau en saisissant le défenseur des droits, le 25 octobre. La cause : l’accumulation du retard sur plusieurs années du versement des aides spécifiques de la PAC, pour accompagner la conversion vers l’agriculture biologique, « le gouvernement annonçait dès juin 2018 avoir réglé 97% des aides 2015, mais le traitement des dossiers 2016 patine, confronté à des difficultés inattendues : en moyenne, à ce jour, un tiers seulement des dossiers ont été gérés », souligne la Fnab. Certaines régions enregistrent plus d’un an et demi de retard sur le versement des aides.
Les conversions pas anticipées :
Officiellement, c’est la mise à jour d’un logiciel lié au calcul des aides qui provoque ces retards de paiement.
Une autre explication justifiant ce retard est l’explosion des conversions des agriculteurs vers l’agriculture biologique. Depuis 2014 le nombre de conversion en bio n’arrête pas de croître : 26255 producteurs bio en fin 2014 pour 36691 agriculteurs bio fin 2017 soit une augmentation de 71%. Chiffre de l’agence bio. Cette submersion de conversion n’avait pas été anticipée par les Direction départementale des Territoires.
La situation devient critique pour certains agriculteurs. La conséquence est que ces agriculteurs retardent la réparation de matériels, se privent de la totalité de leur salaire ou sont dans l’obligation de débloquer un crédit bancaire. Les Directions Départementales du territoire peuvent remettre une attestation de versement prévisionnel d’aides pour que les agriculteurs puissent négocier un prêt avec leurs banques, en attendant leur paiement. Elles indiquent que ce n’est pas l’idéal, mais elles espèrent un retour à la normale en début d’année 2019. De son côté le ministère de l’Agriculture annonce le début du paiement des aides bio de 2018 pour février ou mars 2019.
Les agriculteurs restent sceptiques quant aux annonces et au calendrier donné par le ministère de l’Agriculture. Ils s’interrogent : tous les moyens ont-ils été mis en œuvre pour verser les aides à temps ? L’encouragement de l’agriculture bio est-elle bien une priorité ?