L’union européenne autorise les agriculteurs bio à vendre leurs propres semences en 2021.
Les eurodéputés ont voté une nouvelle législation qui permettra aux agriculteurs bio de commercialiser leurs propres semences, « la semence paysanne ». Cela est la concrétisation d’un combat, engagé depuis plusieurs années par les producteurs bios. Cette législation sera mise en vigueur en 2021.
Qu’est-ce que la semence paysanne ?
La semence dite « paysanne » est une semence extraite de la récolte afin d’être replantée l’année suivante. Cette nomination s’oppose aux « semences de ferme » référencées au catalogue officiel et qui sont commercialisées par des semenciers et des entreprises spécialisées.
En effet, par l’intermédiaire d’un décret datant de 1981, les variétés inscrites au catalogue officiel des semences, doivent passer une batterie de test et montrer une amélioration par rapport aux variétés existantes. Ceci dans un souci de la sécurité du consommateur. De plus, il est nécessaire de débourser entre 6000 et 15000 € pour inscrire une nouvelle semence au catalogue élaboré en France par le Groupement national interprofessionnel des semences et plants (GNIS). Ces conditions ont favorisé le monopole de grandes multinationales comme Monsanto, qui détient la majorité des variétés de semences.
Les changements liés à la nouvelle législation
Les producteurs seront responsables de leurs semences qui pourront proposer directement sur le marché sans passer par le cahier des semenciers. Cela va permettre de multiplier le nombre de variétés et les quantités de semences bio qui sont aujourd’hui assez faibles. Ces variétés seront définies par les producteurs sans contrôle des firmes.
Cette nouvelle réglementation crée l’opportunité de développer des variétés de semences locales adaptées aux territoires. La sélection s’exercera moins sur le critère du rendement et permettra de développer la filière bio.
Pour les producteurs bio, il s’agit d’une victoire. Ces derniers s’émancipent des frimes semencières pour devenir plus indépendants.