Quel est votre parcours professionnel ?

Je suis installé depuis 2001 en agriculture biologique à environ 40 km de Dijon. L’exploitation s’étend sur 95 ha dont 40 ha de prés et le reste en agriculture (maïs, soja, petit épeautre, blé).

Au début de ma carrière, je travaillais dans une exploitation de la Marne. Pour des raisons personnelles, j’ai changé de secteur et je suis revenu en Côte-d’Or. J’ai travaillé quelques temps dans une entreprise de tuyauterie industrielle.

Un de mes oncles agriculteur ayant pris sa retraite en 2001, je lui ai proposé – après réflexion, et par passion du métier – de reprendre les 39 ha de son exploitation. 
Je suis passé au bio tout de suite après avis de mon conseiller technique.
En 2004 j’ai aussi repris la suite d’un de mes cousins ce qui m’a permis d’augmenter ma surface et d’atteindre 95 ha que j’ai convertis immédiatement en bio.

Depuis le printemps 2021, j’ai installé une unité de décorticage pour le petit et le grand épeautres
Cette unité comprend un trieur rotatif, un trieur alvéolaire, et une décortiqueuse. 
Avant décorticage et suivant la propreté du grain, il est trié et éventuellement passé à l’alvéolaire pour retirer les impuretés (telles que les graines rondes – vesces – ou graines longues – folle avoine…).
Cette installation me permet également de trier toute les céréales pour le stockage et la commercialisation ainsi que le triage de semences pour les agriculteurs locaux.

J’ai une clientèle principalement auprès les agriculteurs locaux et Active Bio avec lequel nous avons créé un partenariat.

Comment et pourquoi avez-vous mis en place un décortiqueur ?
Auparavant j’étais double-actif mais pour rester sur l’exploitation, il fallait trouver une autre source de revenus. Étant donné la taille de l’exploitation et arrivé à 55 ans, je voulais travailler pour moi.

En échangeant avec Active Bio, je me suis dit : « un décorticage pourquoi pas ? ». Cela pourrait valoriser mes céréales et aussi celles des autres agriculteurs locaux.
Après avoir enquêté, je me suis rendu compte qu’il y avait une demande et que nos collègues agriculteurs étaient prêts à me faire confiance. 
Avant, tout partait non décortiqué. À l’heure actuelle cela valorise le produit et c’est intéressant pour tout le monde. Cela me permet de vivre de ma passion.
L’évolution est montée crescendo grâce au bouche-à-oreille. Cela se développe bien et pendant les 2 ans à venir, je ne pense pas être en manque de travail.

Je fais du décorticage uniquement pour le bio. 
Décortiquer prend du temps : 600 kg à l’heure maximum. Il faut être présent constamment et il faut beaucoup de temps pour trier, avant et après.

En 6 mois mon activité a été exponentielle. 
Les agriculteurs sont intéressés car ils valorisent leurs céréales donc ils peuvent vendre plus cher leurs produits. Ils peuvent avoir un gain à l’hectare non négligeable.

Vue d’ensemble

Trieur alvéolaire

Boisseau Réception

Comment voyez-vous l’évolution du bio en France ?

Le marché est bien. Il y a de plus en plus de consommateurs bio, de plus en plus d’agriculteurs qui franchissent le pas. Par exemple, un jeune collègue de mon village est passé récemment en bio.

Le partenariat avec ActiveBio existe depuis combien de temps ?

Il a commencé en 2001 pour la commercialisation et valorisation de mes récoltes .
Concernant le décorticage, nous avons été en contact en février-mars (comme tous les ans ) pour faire le point sur la récolte à venir. Active Bio m’a alors dit qu’il y avait de la demande en petit épeautre .
Active Bio fait faire son décorticage avec différents prestataires. Or le secteur géographique (40 km au Nord-Est de Dijon) était intéressant pour eux par rapport au transport.

Voilà comment l aventure du décorticage a démarré !

Décortiqueur Horn

L’avenir, pour vous ?

Dans le secteur , quelques agriculteurs ont franchi le pas et d autres ont le projet de se convertir.
En ce moment, l’activité est bonne. Mais on reste tributaire de l’évolution des marchés.
J’espère que cela va continuer et que le bio progressera tranquillement.